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12 septembre 2005

C

Peut-être ai-je bien fait de choisir une vie simple, une vie que je veux plus simple. J’étais dans des trucs compliqués, les relations, les susceptibilités, les connaissances, ma « carrière », mon « message » ! Allo, tu m’entends ? Par-dessus la nuit des voix se répondent, des voix se cherchent, entends-tu la mienne ? Brusquement la vie était devenue trop réelle, trop ample, il y avait trop de choses. Par exemple ces spectacles d’opéra, ces voix qui sont plus que des voix, beaucoup plus que ce que l’on peut entendre, une réalité (ou une imagination ?) bien plus forte que le paysage sonore habituel. Comme un écoulement doré, une lave de volcan qui brûle et envahit tout. Cette émotion outrée, absurde, qui passe par des paroxysmes, cette exhibiyion grotesque étalée et revendiquée, le grotesque de ces hommes et de ces femmes qui hurlent sur la scène, face au silence d’une foule dont on fait partie, que pourtant on oublie et qui pourtant est là. Ces hommes et ces femmes qui deviennent alors immenses, et dont on ne comprend pas un traître mot des vociférations capitales qu’ils clament à la face du ciel et de la terre, ce qui d’ailleurs n’a aucune importance. Mais qui pourtant vous parlent d’évidence au plus près de votre âme, vous laissant au bout du compte vidé, anéanti.
Voilà pourquoi j’ai tout quitté.
Et toi aussi je t’ai quittée sacrifiée
Dans un immense sursaut d’orgueil.
Maintenant :

Dans cette nuit indifférente
Là où sont les mères et les victimes
Près du cimetière argenté
Là je trouverai mon trésor
Dans cette nuit calme
Dans la terre la mousse et les débris
Remuant de tous mes doigts cette terre si grasse
Là je trouverai mon trésor
Dans ce grenier obscur
Habité de chouettes et de vieilleries doucement rayonnantes
Au milieu des tapis oubliés et des meubles ouverts
Là je trouverai mon trésor
Sous cette lune orangée qui murmure dans le ciel
Parcourant alors, sous cette douce courbe d’étoiles amicales
Le sentier qui se resserre autour de moi
Et m’offre ses bras immenses
Alors m’arrêtant me soulevant
Respirant l’air froid l’air humide de ce pays des collines noires
Là je trouverai mon trésor
Dans le vent et le soleil
Dévoilant la lumière des tuiles grises
De ce toit incliné et très ancien
Là je trouverai mon trésor

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